Biographie de Ségolène RoyalSégolène Royal, née le 22 septembre 1953 à Dakar au Sénégal, est la fille de Jacques Royal, colonel d'artillerie, et de Hélène Dehaye, qui eurent huit enfants. Elle est la compagne, depuis la fin des années 1970, de François Hollande, actuel premier secrétaire du Parti socialiste, rencontré à une soirée de l'École nationale d'administration (ENA) avec qui elle a eu quatre enfants.
EtudesElle effectue ses études primaires et secondaires à Charmes (Vosges) avant d'intégrer le lycée privé Saint-Joseph d'Épinal en 1968. Après le baccalauréat, elle obtient une licence de sciences économiques à l'Université de Nancy II puis est diplômée de Sciences-Po en 1978. Elle intègre ensuite l'École nationale d'administration (ENA) dont elle sort diplômée en 1980 (95e de la promotion Voltaire[1]) et choisit une affectation de magistrat au tribunal administratif. En 1994, elle passe le concours d'avocat au barreau de Paris tout en siégeant à l'Assemblée nationale et au conseil général des Deux-Sèvres, et entre au cabinet Teitgen.
Carrière politiqueConseillère de tribunal administratif en disponibilité, elle est remarquée par Jacques Attali, et devient de 1982 à 1988 conseillère technique au secrétariat général de la présidence de la République, chargée d'abord de la jeunesse et des sports, puis des affaires sociales. En 1983, elle souhaite s'implanter électoralement à Villers-sur-Mer (Calvados), commune de résidence de sa mère. Cependant, devant le refus du maire d'alors, si l'on en croit les propos de Micheline Vincent, elle s'éloigne de quelques kilomètres et rejoint la liste d'« Union de la gauche » de Trouville-sur-Mer, menée par Gilbert Hurel (PS). La liste battue, elle devient conseillère municipale d'opposition. Elle démissionne de ce poste fin 1985.
En 1988, elle est « parachutée » par François Mitterrand dans les Deux-Sèvres, où, après une campagne vigoureuse, « expliquant aux paysans qu'elle allait leur donner des cours d'anglais dans les villages pour qu'ils puissent exporter leur chabichou », elle est élue députée de la 2e circonscription, celle de Saint-Maixent-l'École. Commentant son succès, elle déclare : « Pour un parachutage, l'atterrissage est réussi. » En 1995, elle obtient l'investiture du Parti socialiste pour l'élection à la mairie de Niort mais échoue face au maire socialiste sortant Bernard Bellec qui avait refusé de se retirer.
Elle a annoncé en 2006 qu'elle ne se représenterait pas au poste de députée. Le PS a investi Delphine Batho pour lui succéder.
Actions et postes majeursMinistre de l'Environnement 29 mars 1993, elle est ministre de l'Environnement du Gouvernement Bérégovoy. Durant son ministère, elle s'attache aux questions du traitement et du recyclage des déchets, des nuisances visuelles et sonores et aux problèmes liés à l'eau. Elle fait voter une loi sur le traitement et le recyclage des déchets (loi de juillet 1992), avec un soutien aux technologies innovantes pour le traitement et la collecte des déchets.
Contre les nuisances, elle fait voter une loi de lutte contre le bruit (loi-cadre de décembre 1992) avec la prévention du bruit des transports, dans les bâtiments publics (les cantines scolaires par exemple), les lieux de travail, etc. Elle fait ensuite voter une loi sur la « reconquête des paysages » (loi de janvier 1993), suivie de la labellisation de cent paysages et de leurs produits (opération « Sauvons nos paysages, savourons leurs produits »).
Elle s'attache aux problèmes liés à l'eau en travaillant à l'application de la loi sur l'eau votée peu de temps avant sa prise de fonction, à l'initiative de son prédécesseur, Brice Lalonde : création d'une Direction de l'eau au sein du ministère, lancement des schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE), augmentation du budget des agences de l'eau, réforme de la police des eaux (coordination internationale de la gestion de l'eau).
Ministre déléguée à l'Enseignement scolaireDu 4 juin 1997 au 27 mars 2000, elle est ministre déléguée à l'Enseignement scolaire du Gouvernement Jospin auprès du ministre de l'Éducation nationale Claude Allègre. Elle abandonne alors son mandat de député qu'elle reconquiert en juin 2002. Durant son mandat, elle s'attache à l'aide aux enfants défavorisés ou en difficultés scolaires avec la relance des zones d'éducation prioritaire, la création de fonds sociaux pour les élèves (comme le fonds social pour les cantines scolaires), la création des heures de soutien scolaire ou encore la création des classes et des premiers internats-relais.
En matière d'éducation, elle fait de la maîtrise des langages la priorité à l'école maternelle. Elle s'attache à la rénovation de la pédagogie au collège avec notamment l'instauration des « itinéraires de découverte » et à l'aménagement du temps de l'enfant avec la création des contrats éducatifs locaux et l'éducation à la citoyenneté. Elle instaure la « Semaine des parents à l'école » et soutient une campagne nationale pour les élections des représentants de parents d'élèves. Enfin, elle met en œuvre des « Initiatives citoyennes » pour apprendre aux enfants à vivre ensemble et rend l'éducation civique obligatoire au brevet des collèges.
En matière de sécurité, elle s'attache à la défense des droits de l'enfant et à la lutte contre la violence à l'école (loi de juin 1998 relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles ainsi qu'à la protection des mineurs) . Elle fait voter également la loi de juin 1998 contre le bizutage, soutient des campagnes de sensibilisation contre le racket et met en place le numéro SOS Violences[2]. Enfin, dans le domaine de la santé, elle s'attache à la revalorisation du rôle des infirmières scolaires et rend disponible gratuitement la pilule du lendemain dans les lycées.
Son ministère est marqué par ailleurs par l'Affaire Montmirail et la "circulaire Royal". Suite au suicide de Bernard Hanse S. Royal se trouva au centre d'importantes polémiques d'une part au sujet de la circulaire préconisant le recours immédiat au Parquet, sans confrontation ou enquête préliminaire et d'autre part au sujet de ses déclarations méttant en doute l'innocence de Bernard Hanse (qui sera prouvée et reconnue après une enquête).
Ministre déléguée à la Famille et à l'EnfanceDu 27 mars 2000 au 27 mars 2001, elle est ministre déléguée à la Famille et à l'Enfance du Gouvernement Jospin auprès de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, brièvement Martine Aubry puis Elisabeth Guigou. Ensuite, du 28 mars 2001 au 5 mai 2002, elle est ministre déléguée à la Famille, à l'Enfance et aux Personnes handicapées du Gouvernement Jospin auprès de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité Elisabeth Guigou. C'est comme Ministre déléguée à la famille et à l'enfance dans le gouvernement Jospin qu'elle se fit ainsi connaitre du plus grand public : renforcement du soutien aux parents d'enfants handicapés, loi sur l'autorité parentale, création du congé paternité, soutien à l'adoption internationale, loi contre la pédopornographie, etc.
Lois et réformes importantes à ce ministère * Réforme de la loi sur l'autorité parentale :
o Possibilité pour une famille monoparentale de déléguer l'autorité parentale à un tiers[3]. Cette loi permet, entre autre, à des couples homosexuels d'assumer ensemble tout ou partie de l'autorité parentale. Toute délégation est cependant soumise à une décision de justice qui agit dans l'intérêt de l'enfant[4] ;
o Création d'un livret de paternité qui souligne la place et le rôle du père tant sur des aspects juridiques que pratiques ;
o Création du congé de paternité : le nouveau père peut ainsi prendre 11 jours de congé payé (18 jours en cas de naissances multiples) ;
o Reconnaissance légale de la garde alternée de l'enfant, garde déjà actée dans la pratique ;
o Protection des mineurs contre la prostitution : le recours à la prostitution ainsi que le proxénétisme à l'égard d'un mineur de 15 ans à 18 ans sont punis pénalement par la loi (précédemment, il ne s'agissait que de peines indirectes) ;
o Incrimination de la détention de documents pédopornographiques (le recel était déjà punissable).
* La réforme de l'accouchement sous X : Création du Conseil national pour l'accès aux origines personnelles ;
* Le soutien à l'adoption internationale : Facilitation et encadrement plus poussé de l'adoption d'un enfant étranger ;
* Renforcement de l'accueil de la petite enfance : Mesures pour la formation des éducateurs et des assistants, création de 15000 à 20000 places en crèches ou halte-garderie sur un projet initial de 30 à 40 mille places ;
* Harmonisation par le haut des aides au logement à travers la création d’un barème unique (correspondant à une aide supplémentaire de 6,5 millions de francs) ;
* Le congé et allocation de présence parentale pour enfant malade ;
* L'allocation d'éducation spéciale (parents d'enfants handicapés) ;
* La lutte contre les violences en institution (renforcement du SNATEM) ;
* La création du collectif « Enfance et média », contre la violence dans les médias ;
* Le lancement d'une grande campagne télévisée de sensibilisation et de prévention des violences sexuelles ;
* La rénovation des COTOREP (structures pour personnes handicapées) ;
* Le développement du parc de logement adapté pour les personnes handicapées ;
* La création du plan Handiscol pour la scolarisation et l'intégration des enfants et des adolescents handicapés à l'école ;
* L'aménagement en matière de transport collectif et particulier pour les personnes handicapées ;
* La création du label « tourisme et handicap ».
Présidente du conseil régional de Poitou-CharentesEn mars 2004, elle remporte la présidence de la région Poitou-Charentes face à son prédécesseur Élisabeth Morin (UMP), ce qui lui vaudra d'être surnommée au sein du PS « La Zapatera », en référence à l'élection de José Luis Rodríguez Zapatero.
Ségolène Royal fait de l'éducation une de ses priorités (la région, comme d'autres en France, consacre près de la moitié de son budget à la formation, l'apprentissage, l'éducation et l'enseignement supérieur). Elle met ainsi en place des aides à la formation (10 000 en 2005) et à la reconversion pour les femmes ayant des métiers sans débouchés. A l'intention des jeunes, elle utilise la taxe sur les permis de conduire pour financer la gratuité du permis pour les diplômés du CAP (300 bénéficiaires en 2005), lance un portail Internet[5] pour « répondre aux questions des jeunes au quotidien » et met en place une aide au logement visant à la prise en charge de la caution par la Région (pour les jeunes ne bénéficiant pas d'une autre aide publique). Les « bourses de la découverte » permettent d'aider des jeunes (3240 entre 2004 et 2005) à effectuer des stages à l'étranger (obligatoires dans certains cursus scolaires) alors que les aides pour l'achat des livres scolaires sont affectées à 45 000 familles en 2005. Enfin, elle soutient la recherche en faisant signer à la Région des contrats de 3 ans avec de jeunes chercheurs en doctorat (80 en 2005).
Comme la plupart des régions françaises, la région Poitou-Charentes a fortement augmenté les impôts en 2005 (+14,5 % pour une moyenne nationale de +21 %) et stabilise également la dette publique (augmentation inférieure à 2 % en 2006) qui n'avait cessé de croître depuis 2001.
En matière économique, la région met en place une charte d'engagements réciproques qui engage les entreprises touchant des aides de la région à ne pas délocaliser, à ne pas licencier (si elles font des bénéfices) et à respecter la loi en matière d'environnement. En 2005, les 182 chartes signées auraient créé 832 emplois et permis 1415 formations. Elle soutient les programmes de recherche appliquée (10 millions d'euros) et utilise les commandes publiques pour soutenir des « productions locales d'excellence » (comme les installations pour les énergies renouvelables). Elle met en place les « bourses tremplins » pour l'emploi qui auraient participé à la création de 2000 entreprises (dont la moitié pour les jeunes) et les « emplois tremplins » pour les jeunes qui en deux ans auraient créé 2900 emplois (dont 1560 dans le secteur associatif). Elle favorise l'accompagnement des salariés licenciés par la création d'une plate-forme de conversion à Châtellerault et le développement des « comités de bassins d'emploi ». Elle accorde également des aides pour les projets de reprise d'entreprises par les salariés ou un repreneur. Enfin, elle met en place une aide pour les jeunes agriculteurs (35 installations aidées en 2005) et à la production agricole de qualité et respectueuse de l'environnement (687 exploitations ont bénéficié des Contrats régionaux d'exploitation en 2005).
Ségolène Royal s'attache à la défense de l'environnement et du patrimoine de la région Poitou-Charentes et notamment du Marais poitevin (dont elle a soutenu la restauration dans le cadre des Grands travaux du président Mitterrand).
En matière de santé, la région créé un fonds social régional pour assurer la gratuité d'accès à la contraception pour les jeunes filles des lycées professionnels et des centres de formation des apprentis de Poitou-Charentes[6].
Enfin, en matière d'infrastructure et de technologie, la région soutient, dans la continuité de ses prédécesseurs, le développement des TER (achat de 27 nouveaux trains pour 100 millions d'euros), crée l'opération « TER à un euro » et défend les lignes de trains Corail menacées de fermeture. Via Arantis[7] la région équipe 500 petites communes en ordinateurs reliés à Internet et propose une aide à la création de sites Internet pour les entreprises et les agriculteurs de la Région.
Ps :
Biographie prise sur le site Wikipedia