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 12 Avril 2006 : Chat de Ségolène Royal sur LCI.fr

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MessageSujet: 12 Avril 2006 : Chat de Ségolène Royal sur LCI.fr   12 Avril 2006 : Chat de Ségolène Royal sur LCI.fr Icon_minitimeDim 8 Oct - 9:19

12 Avril 2006 : Chat de Ségolène Royal sur LCI.fr 2177253

Retranscription du Chat de Ségolène Royal sur LCI.fr le 12 Avril 2006

Vidéo reportage sur ce chat : https://segoleneroyal2007.forumactif.com/viewtopic.forum?t=85

tonta67: bonjour, j'ai vu un reportage hier concernant l'Angleterre: je me suis aperçue que c'est une femme comme vous qui a osé par une méthode draconienne, relever l'économie de ce pays Margaret Thatcher! et je suis sûre que vous pouvez aussi le faire, avec votre sérénité, mais faites attention au piège des médias ! je vous aime bien et du courage , bonne chance

Ségolène Royal : Bonjour à tous. La comparaison est originale parce que c'est vrai que je ne partage pas du tout les valeurs de Mme Thatcher, des grèves très dures qui ont été réprimées, etc. Derrière cette question il y a la question de l'autorité et du doute que peuvent avoir certains Français dans la capacité politique à réformer. Je pense qu'on peut réformer la France et même quand ce sera nécessaire si on prend le temps de la phase d'écoute.

Gubo : Quelles sont selon vous les réformes institutionnelles prioritaires ?

Ségolène Royal : Il y en a beaucoup je pense parce qu'aujourd'hui, il y a une fracture profonde entre les Français et leurs représentants politiques. Il y a un doute sur l'efficacité politique, sentiment que les souffrances vécues ne sont pas comprises. Je crois beaucoup à l'émergence de la démocratie participative. Les citoyens sont les experts légitimes de ce qu'ils vivent et de ce qu'ils attendent et qu'on ne peut pas réformer sans eux. Les experts sont responsables d'une partie de la crise politique.

Cricri: En quoi pensez-vous que la candidature d'une femme apporterait plus que celle d'un homme concernant l'élection présidentielle ?

Ségolène Royal : C'est le signe d'un changement visible déjà. Le temps des femmes est venu. Comme le disait Michèle Bachelet au Chili, c'est la reconnaissance d'une juste parité. En même temps, ce n'est pas le fait d'être femme qui nous rend meilleures que les hommes. C'est l'équilibre, c'est la parité, l'harmonie, la juste reconnaissance des compétences, des talents, de la diversité. Les femmes mettent en avant des valeurs qui ont été considérées par les responsables politiques comme secondaires alors qu'elles sont essentielles. L'éducation, la famille, le travail. Or, quand on interroge les Français, on se rend compte que c'est le plus important pour eux.

lephoceen : Vous souhaitez travailler avec ce que vous appelez "la démocratie participative", mais ne pensez-vous pas que le risque est de prendre la somme des intérêts particuliers pour un intérêt commun.

Ségolène Royal : C'est une bonne question. Il ne faut pas qu'il y ait d'arnaque. La consultation, ça n'est pas la démocratie participative. L'état le plus abouti, c'est le budget participatif, quand les gens viennent voter sur des engagements budgétaires. Je le fais dans la région, les lycées puisque les élèves qui viennent voter en AG avec parents et enseignants, personnels ouvriers de services qui ont souvent des idées judicieuses.

Par cette expérience, on a des réponses très directes. L'intelligence collective, dans le débat et la mise en réseau, fait émerger l'intérêt général. Certains renoncent à leur point de vue pour se rallier à l'intérêt général. Il peut y avoir une impulsion nationale. La loi pourrait imposer que toutes les collectivités locales mettent obligatoirement une partie de leur budget au vote des citoyens. On peut le faire dans le domaine de l'environnement, du cadre de vie, du sport, de la culture. Tous les domaines peuvent s'inscrire dans cette démarche.

Nicolas F : Que pensez-vous, madame, de la proposition de changer le mode de scrutin pour les élections à l'Assemblée nationale et au sénat en 2012 (s'il n'y a pas de dissolution d'ici là ?

Ségolène Royal : Je crois que ces réformes institutionnelles électorales sont très secondaires pour les Français. Ca n'est pas une urgence. Les gens veulent que les institutions fonctionnent mieux avec un souci d'efficacité et de rapidité dans l'action. Il faudra réformer le Sénat pour qu'au moins l'alternance soit possible. A L'Assemblée, le PS s'est engagé à faire une dose de proportionnelle pour améliorer l'équilibre de la présence des partenaires de la gauche. Pour que le Parlement ait plus de pouvoir mais surtout pour avoir des moyens de contrôle. Investigation, suivi de l'application des lois. Nous souffrons de l'accumulation de lois, de l'empilement des textes et de l'insuffisante application des lois existantes. Une partie du manque de visibilité de la politique vient de là, et surtout la lenteur des réformes. Alors que beaucoup de réformes sont possibles dans le cadre des lois existantes et dans le souci de leur bonne application. Il y a beaucoup de lois contre lesquelles nous avons voté qu'il faudra abroger ou modifier. L'amélioration de la vie quotidienne, emploi etc. Beaucoup de choses peuvent être faites tout de suite, dans le cadre des lois existantes.

Squale : Etes-vous favorable comme Montebourg à une VI république ? Quels seraient ses contours ?

Ségolène Royal : Il faut y réfléchir. Dans l'esprit de ce que je viens de dire, il faut un débat démocratique autour du changement des institutions. Ca suppose qu'on remette à plat l'ensemble des comportements politiques. Les gens se sentent privés de la capacité d'agir. Il faut revoir des choses comme la fin du cumul des mandants, appliquer vraiment la parité, savoir comment le Parlement pourrait être plus représentatif de la société française dans toutes ses composantes. La principale réforme institutionnelle, ce sera d'engager jusqu'au bout la décentralisation. Tout ce qui peut être plus efficacement dépensé, sur le plan local, doit l'être. Ca permet d'éviter les gaspillages, d'accélérer les décisions et d'être plus judicieux dans les dépenses publiques. Exemple? Dans l'enseignement supérieur et les universités, l'état de délabrement de certaines universités, le manque criant de logements universitaires, ne peuvent plus être résolus d'en haut. Il faudra donner ces compétences aux régions et leur transférer des ressources fiscales.

Il faudrait que la France soit fière de ses universités (informatique, bibliothèques, logements, sports, campus... etc.) On peut imaginer que les régions, pour créer une émulation, prennent en charge les aspects de l'enseignement complémentaire auxquels ont accès, par exemple, les étudiants américains. Mais les diplômes doivent rester une valeur nationale, car nous y sommes tous très attachés... Il y a déjà beaucoup d'inégalités entre les grandes écoles, les universités. On ne peut pas, en plus, créer des inégalités dans la reconnaissance des diplômes.

Mingly : Que pensez-vous de la place qu'a pris Jacques Chirac dans la crise sur le CPE?

Ségolène Royal : Elle est très faible... Il aurait dû intervenir beaucoup plus tôt en voyant l'impasse, la situation de blocage, la dégradation de la situation de la France à l'étranger. Il aurait dû demander beaucoup plus tôt au premier ministre de revoir sa copie. La France a souffert d'une compétition politicienne entre Villepin et Sarkozy. D'une certaine façon, c'est une crise de régime, lorsque l'intérêt national est à ce point bafoué.

Alex : La démocratie doit elle se faire par les urnes ou dans la rue ?

Ségolène Royal : Il y a une liberté de manifester dans la constitution et il est salutaire que la rue s'exprime lorsque le pouvoir ne comprend pas. Chez ces jeunes, il y a eu une prise de conscience politique et je crois qu'il faut être reconnaissant à ce mouvement, car si le CPE était passé, c'est la totalité des contrats de travail qui aurait basculé dans la précarité. Le gouvernement ne s'en cachait pas d'ailleurs et le MEDEF non plus. Ce serait devenu le mode normal de recrutement et donc, une profonde régression sociale. En stoppant le CPE, les jeunes ont sauvé une partie importante du modèle social français. Il faut rester vigilant.

Komyc : Pensez-vous utiliser plus facilement l'outil référendum ?

Ségolène Royal : A condition que les questions ne soient pas trop schématiques. Bien sûr, il faut l'utiliser sur des grands sujets. Et surtout, favoriser le référendum d'initiative populaire pour que les citoyens puissent plus facilement (sur le plan national et local) mettre en débat populaire, des questions importantes. Les exemples les plus forts sont dans le domaine de l'environnement (choix d'infrastructures) dans l'éducation, ou du droit des femmes ou des minorités. Sur la discrimination positive, est-ce qu'il faut des quotas? Cela peut être un grand sujet de débat national.

boss42: Madame Royal, Que pensez vous du modèle politique canadien dans lequel la transparence dans les institutions donnent confiance aux canadiens et surtout montrent l'exemple ?

Ségolène Royal : Je pense qu'il faut faire franchir un cap au fonctionnement institutionnel en France et en venir à davantage de simplicité et de sobriété dans l'exercice du pouvoir. Les ministre français sont les seuls à avoir des gardes du corps armés. A l'international, ça surprend beaucoup. Les ministres doivent prendre en charge leurs dépenses personnelles. Dans ma région, j'ai réduit considérablement les trains de vie (en supprimant les grosses voitures, les frais de réception, en fermant la maison de la région à Paris etc.) Il y a beaucoup de gaspillage à éliminer, il faut mettre de la transparence, comme dans les démocraties nordiques, sans tomber dans la suspicion généralisée.
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MessageSujet: Re: 12 Avril 2006 : Chat de Ségolène Royal sur LCI.fr   12 Avril 2006 : Chat de Ségolène Royal sur LCI.fr Icon_minitimeDim 8 Oct - 9:20

Suite du Chat

amandalear : Vous sentez-vous proche de la politique réformatrice de Romano Prodi et que pensez vous de sa victoire?

Ségolène Royal : Déjà, je félicite Romano Prodi, face au bulldozer qu'il avait en face, il n'a pas dévié de sa route et remporté la victoire, même si elle est courte. La campagne a été fracassante en Italie, une confrontation très rude. C'est ça aussi qui explique la participation très élevée des Italiens, ce qui est une bonne chose. Chaque fois que les enjeux sont bien clarifiés, que la confrontation des idées, des valeurs, des modèles et des perspectives est nette, alors, les citoyens viennent choisir. Si les Français veulent un vrai désir d'avenir et mettre la France à gauche, ils peuvent se mobiliser fortement.

Fred : Depuis 20 ans, il semble impossible de faire passer une réforme d'importance en France sans que la rue ne l'abatte (Education nationale, CPE...). Est il possible de sortir de cet immobilisme dramatique?

Ségolène Royal : Oui c'est possible, parfaitement. Il faut écouter et comprendre ce qui se passe, être attentif aux problèmes des gens et de la manière dont ils veulent que ces problèmes soient résolus. Les citoyens sont intelligents et tant qu'on sera gouvernés par des gens qui pensent qu'ils sont seuls intelligents, les choses ne marcheront pas. Il faut mettre fin au mépris, répondre à la demande de respect, de reconnaissance. Regardez les banlieues : rien n'est résolu. Les émeutes sont terminées, mais il ne s'est rien passé depuis. On a une belle cocotte minute qui, la prochaine fois, risque d'exploser de façon beaucoup plus forte. On n'entend plus ce gouvernement, aucune décision n'a été prise, y compris dans le domaine du logement. La droite a supprimé des quotas de logements sociaux obligatoires dans des communes. Il faut faire confiance aux maires et la politique de la Ville doit être complètement décentralisée au niveau des communes. Le gouvernement a rétabli tardivement les subventions aux associations mais, entre temps, tous s'est délité. Les solidarités de proximité ont été détruites. Et c'est ça qui explique une partie de l'explosion, c'est le retrait des solidarités nationales. La fameuse loi de solidarité urbaine prévoyait un quota minimal obligatoire dans toutes les communes (y compris les plus riches) des logements sociaux. Retrouver un service civique obligatoire pour que tous les jeunes du pays puissent se mélanger et se reconnaître, cela peut être un élément. Mais la vraie question, c'est celle du chômage des jeunes, dans les cités, et notamment des jeunes diplômes et la discrimination à l'embauche. On n'a peut-être pas essayé suffisamment les CV anonymes, la mobilisation des entreprises pour leur dire qu'il y a des talents formidables et qu'elles ont une obligation citoyenne de recruter ces jeunes. On a la possibilité de mieux aider les jeunes de ces quartiers qui créent leur entreprise. La sécurité du revenu, c'est l'aspiration de tous. Il faut sécuriser son revenu et, en contrepartie, personne ne doit être payé à rien faire. Il y a besoin de souplesse et ce n'est pas au salarié de supporter la facture de la solidarité.

cyrilou|: Que pensez vous du CNE ? Son application est-elle moins "embêtante" que celle du cpe ?

Ségolène Royal :
Elle est passée plus inaperçu, car il n'y avait pas ce critère discriminatoire de l'âge. Mais la contestation doit être la même. Le principe de précarité est tout aussi condamnable. Il faudra en faire le vrai bilan parce qu'apparemment, il y a eu un effet d'aubaine. Des recrutements qui auraient dû avoir lieu en CDI, se sont transformés en CNE, contrats précaires. En en faisant le bilan, il faudra en tirer les conséquences. Les partenaires sociaux demandent aussi la suppression du CNE, il faudra que ça se fasse avec eux.

ALEX : Pensez vous que le droit de vote doit être rendu obligatoire et donc devenir un devoir?

Ségolène Royal : Moi j'y suis favorable. Je sais que ça ne correspond pas à la tradition historique et démocratique française, mais il ne faut jamais oublier que, dans le monde, des gens risquent leur vie pour avoir le droit de vote et donc, c'est une chance extraordinaire. Mais si on fait le vote obligatoire, il faudra reconnaître la validité du vote blanc. l faut en discuter, sur l'ensemble des réformes institutionnelles... Au Chili, le vote est obligatoire, sous peine d'amende. Ce qui dissuade ce'rtains jeunes de s'inscrire sur les listes électorales.

Reg : Mme Royal, comment un candidat de gauche pourra-t-il battre Jean-Marie Le Pen au 1er tour de l'élection présidentielle ?

Ségolène Royal : Ca peut arriver à nouveau... Si des millions de Français se sentent abandonnés, incompris, ont l'impression d'être tirés vers le bas avec un sentiment d'insécurité profond par rapport à l'avenir de leurs enfants, alors le vote protestataire, d'écoeurement, peut aller vers le Front national. Or, aujourd'hui, il y a 30% des électeurs qui ont précédemment voté front national, qui se disent de gauche. Il faut leur donner un désir d'avenir et la conviction qu'ils vont pouvoir, à nouveau, maîtriser leur vie, peser sur leur destin, choisir leurs perspectives, permettre à leurs enfants de progresser. La division est un symptôme, c'est l'incapacité à avoir rassemblé la gauche. C'est une faute partagée. Il faut un projet à gauche, une volonté profonde de changement. Je ne m'enferme pas dans les carcans, je fais la politique par la preuve, et ensuite il faut convaincre sur la capacité à faire ce que l'on dit. Ce n'est pas en s'autoproclamant de gauche qu'on attire la confiance. Plus personne ne croit aux discours.

dedoo : Laurent Fabius a déclaré récemment sur une radio, qu 'il fallait avoir une grande expérience de la gouvernance pour présider la France, qu'en pensez-vous ?

Ségolène Royal : Je ne commente pas ce que disent les autres responsables socialistes, je n'entre pas dans ce jeu. Je ne suis pas dans l'autocongratulation ou dans l'autopromotion, ce n'est pas ma démarche. Je suis toujours favorable au débat, à tout ce qui est utile pour éclairer l'intelligence citoyenne et défavorable à tout ce qui est inutile ou qui divise les socialistes.

CECILE : Bonjour, je vous ai entendu dire hier soir que vous seriez " probablement candidate " en 2007 " si ça continue comme en ce moment ". Qu'entendez-vous par " si ça continue comme ça " ? Les bons sondages ? Les ralliements au PS ? Qu'est-ce qui pourrait vous faire renoncer ? Tenez-bon.

Ségolène Royal : D'abord, c'est candidate à la candidature, la route n'est pas simple, elle est semée d'embûches... Mais voila, c'est dit... Ce qui pourrait me faire renoncer, c'est si quelqu'un d'autre est mieux placé que moi pour faire gagner la gauche, et à ce moment là, je le soutiendrai... sans aucune réserve.

the-wise: Votre grand rival à droite, Nicolas Sarkozy, a fait de la "rupture" une stratégie politique pour se démarquer. Pensez-vous, par votre personne et vos idées, faire aussi de la "rupture"?

Ségolène Royal : Je me méfie des "mots slogan" et ça n'est pas dans la proclamation des chose que l'on conquiert la confiance, mais dans la démonstration. Il y a des choses avec lesquelles il faut être en rupture pour les améliorer. Mais il y en a d'autres qu'il ne faut pas rompre et qu'il faut défendre.Tout ce qui est schématisé, tout ce qui réduit à un seul mot, un enjeu aussi fort que celui d'une élection présidentielle est forcément inexact, décalé pour ne pas dire déplacé. Je m'interdis de commenter les commentaires et de me commenter moi même. Je n'ai pas demandé ce qui m'arrive. Je n'ai pas été programmée pour cela. C'est peut-être ça aussi, que sentent les gens. En ce moment, les gens me rejoignent et viennent travailler avec moi, créent dans toute la France des groupes "Désir d'avenir" pour travailler justement, pour réfléchir. Je pense que les gens ont envie de participer à une réflexion collective, respectueuse, nouvelle et originale. C'est cela qui crée une force d'attractivité. Tous ces ralliements me donnent des possibilités nouvelles mais des obligations nouvelles aussi. Je n'ai aucun droit, je n'ai que des devoirs. Je n'ai pas le droit de renoncer, ce serait indigne. Je dois continuer à intensifier mon travail mais je travaille aussi à l'intérieur du PS

LAURENT : Dans les causes du désordre actuel, mettez-vous les effets d'un certain discours soixante-huitard contre l'autorité et le travail ? Faut-il tourner la page ?
Ségolène Royal : Il y a quelque chose de vrai dans cette question. Mai 68 a été un formidable moment de liberté et aussi de permissivité pour toute une génération de parents qui ont pensé qu'en élevant leurs enfants sans règle, c'était le nec plus ultra. Il ne faut pas balancer tout l'héritage de mai 68 à cause de cela. Mai 68, c'est aussi la voie vers la contraception. Mais le balancier est allé un peu loin sur la remise en cause de l'autorité, dans la famille, dans certaines institutions et je pense que ce qu'une génération doit à la suivante, c'est la limite que les adultes doivent être assurés de leur rôle et l'assumer, ce qui est plus difficile que le laxisme. Les ados ont besoin de ces limites affectueuses, bien sûr, pour grandir... On voit des enfants en souffrance car ils n'ont plus d'autorité d'adultes. Il faut mettre des "écoles de parents" un peu partout. Ca existe déjà, ils sont dépassés par les événements. Il faut leur redonner les outils éducatifs qui leur permettent de gérer leurs ados.

TheForce : Chère Madame Royale, que pensez-vous de la loi sur la légalisation du téléchargement?

Ségolène Royal : C'est une loi qui est inapplicable. Internet est un formidable espace de liberté. Les amendes prévues, je ne vois pas comment on va les appliquer. Il y a sans doute des solutions plus intelligentes pour concilier la liberté des internautes, la démocratisation d'accès à la culture grâce à Internet et la juste rémunération des artistes. La loi n'est pas équilibrée, pas applicable, il faudra revenir dessus. Elle est répressive et rétrograde. J'ai ouvert un débat sur mon site, spécialement sur ce sujet, il y a plein de choses passionnantes qui y émergent. Dans 15 jours, je vous dirai exactement ce que j'en retiens et quelle nouvelle loi il faudrait proposer.

Abeille : Le fait que vous "sortiez" d'un moule comme l'ENA m'inquiète un peu ! pourriez- vous nous expliquer ce qui pourrait vous différencier des autres enarques qui nous dirigent ? Je mets plein d'espoir en vous malgré tout.

Ségolène Royal : D'abord l'ENA, ce n'est pas si horrible, c'est un concours républicain. Il faut déja réussir un concours difficile; je suis une énarque atypique :boursière, j'ai travaillé pour compléter ma bourse. J'ai eu la chance d'entrer à Science Po avec une bourse et quand j'ai passé mon bac, je ne savais pas que l'ENA ou Science Po existait. J'ai découvert leur existence par un dépliant distribué à la FAC. Et comme le débat politique m'a toujours intéressé, je me suis inscrite à la seule préparation provinciale qui existait. J'ai été reçue au concours de Sciences Po et quand je suis arrivée à Paris, j'ai appris que l'ENA existait. J'ai passé le concours et j'ai été reçue à la seconde tentative. Quand certains sont trop protégés, ne connaissent pas la vie, ont eu un chemin tout tracé, ça sclérose un peu mais on peut en sortir... Cela dit, c'est vrai dans d'autres professions...

Cette notion d'épreuves traversées, d'efforts à fournir, de révolte, ça rend fort et ça permet de comprendre les autres. J'ai eu la chance de connaître ça, et c'est formidable. La variété des origines, des formations, des compétences, c'est essentiel et ça fera tomber des murs et créera des ponts entre les gens.

Yaca : Vous parlez de la précarité, pouvez-vous nous dire combien vous gagnez par mois vous et votre compagnon François Hollande .

Ségolène Royal : On gagne les revenus d'un parlementaire... Allez sur le site de l'Assemblée nationale, vous aurez tous ces détails.

Jojo : bonjour,si vous êtes président de la république, comme 1er ministre: François Hollande???

Ségolène Royal : Je m'interdis toutes question genre "Et après, si vous êtes élue?"... Je n'ai même pas posé ma candidature. Je ne fais jamais de politique fiction. Ce n'est pas un jeu. En ce qui concerne cette question sur mon couple, je comprends que cela intrigue. Nous avons, l'un et l'autre, intégré l'esprit de la parité. Ce n'est parce que, dans un couple, une femme a une existence professionnelle que ça se fait aux dépens de l'autre. Les hommes et les femmes vivent la carrière professionnelle qu'ils méritent. Il y a les itinéraires et l'autonomie politique. nous sommes à la fois solidaires et autonomes dans le respect mutuel.
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